Alors que Novethic vient de durcir l’attribution de son label sur les fonds ISR, L’Agefi Actifs revient sur la performance de ces produits.
Le marché de l'investissement socialement responsable (ISR) a beau avoir progressé de 70 % entre 2010 et 2011, les encours de la thématique ne représentaient guère que 115 milliards d'euros à la fin de l'année dernière. Pourtant, ce n'est pas faute de communication de la part des gestionnaires. De nouvelles sociétés de gestion spécialisées dans l'ISR voient le jour, comme Cedrus AM ces dernières semaines (lire L'Agefi Actifsn°562 p. 3), tandis que certaines grandes structures mettent en place des moyens toujours plus importants pour développer cette thématique. C'est notamment le cas de Natixis qui vient de lancer un pôle d'expertise Investissement responsable, ou d'Axa IM qui explique, outre sa gamme ISR, intégrer aujourd'hui des critères environnementaux, sociaux ou de gouvernance (ESG) dans sa gestion traditionnelle.
Meilleure lisibilité.
Premier problème auquel est confrontée depuis longtemps l'offre ISR en France : le manque de lisibilité. Pour pallier la difficulté que peuvent éprouver les investisseurs pour se retrouver dans la multitude de produits qui se réclament de l'ISR, Novethic a lancé, il y a quatre ans, un label accordé aux produits. « Nous voulions, avec la mise en place du label Novethic, offrir un repère aux investisseurs qui pouvaient s'y perdre parmi un univers de fonds qui se réclamaient du développement durable de plus en plus large. D'autant qu'aucune restriction légale ou de place n'existait sur l'utilisation par les gérants de la terminologie ISR », explique Dominique Blanc, responsable de la recherche ISR chez Novethic. Pour le millésime 2012 rendu public le mois dernier, afin d'augmenter encore la lisibilité sur ces produits, le bureau d'études a décidé de durcir les conditions d'attribution de son label « en veillant à ce que les critères ESG soit suffisamment discriminant dans les processus de gestion », précise Dominique Blanc. Ainsi, le nombre de fonds labellisés est passé de 156 fonds en 2011 à 109 fonds en 2012.
Autre initiative pour améliorer la lisibilité de l'offre, cette fois-ci à l'initiative d'un fournisseur, Cortal Consors et BNP Paribas Wealth Management ont lancé la semaine dernière un « révélateur d'ISR » qui note les fonds en fonction de « l'intensité avec laquelle le gérant du fonds intègre les dimensions Environnement, Social et Gouvernance (ESG) dans la sélection de ses actifs ».
Bonnes performances.
Mais outre les efforts sur la clarification de l'offre, le décollage de l'ISR - conditionné tout de même par la reprise de la collecte sur les OPCVM en général - pourrait venir de la bonne tenue de ces fonds ces dernières années. En effet, les fonds labellisés par Novethic investis sur des actions de la zone euro (31 au total), présentent, en moyenne, de très bonnes performances rapportées à leur indice de référence. Soit, fin octobre, sur un an, trois ans et cinq ans, des performances de 8,64 %, 3,49 % et -29,47 %, contre des performances de 4,96 %, - 8,74 % et -44,24 % pour l'EuroStoxx 50, et ce avec des niveaux de volatilité comparables. Un état de fait qui pourrait, à lui seul, décider les clients à investir sur cette thématique.
Source: http://www.agefi.fr