Il semble de moins en moins provisoire, le Rassemblement-UMP de François Fillon. Mardi 27 novembre, les statuts de ce nouveau groupe parlementaire étaient déposés à l'Assemblée nationale. Mercredi 5 décembre, la présidence du Palais-Bourbon reconnaissait officiellement ce septième groupe de 73 députés proches de l'ancien premier ministre. Et aujourd'hui, mercredi 12 décembre, le bureau de l'Assemblée nationale lui a accordé des moyens financiers.
Au total, le R-UMP touchera environ 1,4 million par an, séparé en deux tranches : 540 000 euros (45 000 euros mensuels) pris sur le budget de l'Assemblée et 876 000 euros pris sur les deniers de l'UMP (73 000 euros mensuels).
Le R-UMP va déjà recevoir environ 45 000 euros par mois, dotation forfaitaire à laquelle chaque groupe parlementaire a droit. Cette somme – environ 540 000 euros par an – ne sera pas prise sur les finances de l'UMP mais devra bien être trouvée quelque part dans le budget général de l'Assemblée. L'un des trois questeurs de l'Assemblée (en charge des finances), le socialiste Bernard Roman (Nord), a toutefois bien précisé que des économies devront être faites par ailleurs, pour que cela ne coûte au final rien au contribuable.
DÉROGATION
Outre cette dotation fixe, les deux principaux groupes de l’Assemblée – PS et UMP – reçoivent un montant proportionnel à leur nombre de députés. A ce titre, l’UMP "canal historique" recevait environ 1 000 euros par mois et par député. Amputée désormais de 73 élus, elle va donc perdre quelque 73 000 euros mensuels.
M. Roman aurait souhaité que cet argent reviennent en partie à l'Assemblée et non au R-UMP qui, logiquement, devrait se contenter de ses 45 000 par mois, puisqu'il n'est pas l’un des deux plus gros groupes. Mais le bureau de l'Assemblée avait déjà dérogé à cette règle en octroyant un peu plus au groupe centriste de l'UDI, troisième de l'Assemblée, qui reçoit 56 000 euros par mois.
Finalement, le R-UMP recevra bien l'intégralité des 73 000 euros perdus par l'UMP ; l'Assemblée ne récupérera rien de cette somme et devra donc faire des économies ailleurs...
RECRUTEMENT DU STAFF
Le groupe filloniste, lui, a déjà commencé à recruter des collaborateurs, dont Caroline Doucerain, ex-conseillère parlementaire de M. Fillon à Matignon, Agnès de Fressenel, ex-conseillère parlementaire de François Baroin, et Stéphane Juvigny, également proche de l’ancien ministre de l’économie et qui sera secrétaire général. Officiellement, le groupe disparaîtra dès qu’un accord avec le président contesté, Jean-François Copé, sera trouvé sur l’organisation d’un nouveau vote avant l’été 2013. Dans les faits, le R-UMP prend manifestement ses quartiers au Palais-Bourbon et prévoit de disposer à terme d’un bureau et de compter entre huit et neuf collaborateurs.
L’ex-premier ministre pourra conserver autour de lui ses collaborateurs de Matignon, qu’il comptait embaucher au parti s’il avait été élu président de l’UMP. Un moyen de garder ses fidèles à ses côtés jusqu’à l’échéance présidentielle de 2017
source: lemonde.fr