Jean-Luc Mélenchon, coprésident du Parti de gauche (PG), a estimé mercredi que le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg "fait ce qu'il peut" avec son "ministère de la parole".
>> "Il ne faut pas voter le budget"
"Il ne faut pas voter le budget", a d'abord estimé Jean-Luc Mélenchon. "Il faut voter contre parce que cette politique va à contre sens", a ajouté le co-président du Front de gauche, sans donner toutefois de consigne de vote à ses camarades députés et sénateurs.
"La politique d'austérité va contracter l'activité économique qui va augmenter le chômage et diminuer les recettes de l'état. Cette démonstration a été faite en Grèce en Espagne au Portugal", analyse l'ex-candidat à la présidentielle. Ajoutant : "l'activité est ralentie en Australie, en Amérique du sud : quand nous ralentissons, le monde entier ralenti".
>> "Il faut arrêter avec le prix du travail"
Interrogé ensuite sur le rapport Gallois, qui, selon la presse, prône un choc de compétitivités et propose de baisser les cotisations sociales de 30 milliards d'euros, de réduire les dépenses publiques et d'augmenter légèrement la CSG et la TVA, Jean-Luc Mélenchon a souligné que "le coût du travail n'est pas excessif en France".
"Il faut arrêter avec le prix du travail. Il faut arrêter : on n'arrivera jamais au niveau du prix ouvrier des chinois ou des indiens", a dit le co-président du Front de gauche. Les chefs d'entreprises doivent comprendre qu'on ne fait pas travailler des ouvriers malades s'ils ne sont pas soignés. Ce qu'ils appellent le coût du travail, c'est son prix", estime-t-il. "Nous sommes des êtres humains, pas des machines".
>> "Je ne vais pas taper sur Montebourg"
"Je ne vais pas taper sur Montebourg", a prévenu Jean-Luc Mélenchon, au sujet du ministre du redressement productif. "Il fait ce qu'il peut".
"On ne lui a donné qu'un ministère de la parole, ils ne lui ont donné aucune loi pour lui permettre d'intervenir. Exemple la loi qui interdirait les licenciements boursiers", a dit l'ex-candidat à la présidentielle, alors qu'on l'interrogeait sur la une du Parisien magazine, sur laquelle Arnaud Montebourg défend le "Made in France" en marinière Armor Lux, avec à son poignet une montre Michel Herbelin et dans ses mains un blender Moulinex. "Il ne lui reste que la parole. Et ce genre d'opération. Il fait ce qu'il peut pour défendre le made in France".
>> "Les pigeons c'est nous"
"Les pigeons c'est nous", s'est indigné Jean-Luc Mélenchon, après le recul du gouvernement devant le mouvement des pigeons, #geonpi sur Twitter, ces entrepreneurs réunis en collectif pour dénoncer la taxation des plus-values de cession des parts d'entreprise, prévue initialement dans le budget 2013, mais que le gouvernement a promis d'ajuster devant l'ampleur de sa contestation sur les réseaux sociaux.
"C'était une opération bien montée par des gens qui ont de l'argent et ils se sont bien moqués du gouvernement", a-t-il jugé.
Est-il normal, quand on a créé de l'emploi, de la richesse, d'être imposé comme sur le barème de l'impôt sur le revenu ? "Pourquoi vous, moi, on a une paye, et on paye nos impôts : et pourquoi ça serait pas vrai pour tout le monde ?", s'est interrogé l'ex-candidat à la présidentielle.
>> "Si la croissance revient, je mangerai mon chapeau"
"Je ne suis pas déçu. Il y a deux orientations possibles à gauche. Si la croissance revient, je mangerai mon chapeau avec appétit", a enfin déclaré Jean-Luc Mélenchon, alors qu'on lui demandait s'il était déçu du gouvernement Hollande.
>> Un troisième tour à Hénin-Beaumont ?
Il s'y voit déjà. Alors que le Conseil constitutionnel n'a pas encore statué sur la demande d'annulation par le Front national des dernières élections législatives à Hénin-Beaumont, Jean-Luc Mélenchon a déclaré que "si les camarades pensent qu'[il serait] utile, [il irait]".
Qui aurait triché ? "Ce n'est surement pas moi. Ce n'est pas non plus Marine Le Pen", a souligné l'ancien candidat, battu aux législatives au premier tour. Avait-il des doutes ? "Mais j'ai trouvé étrange qu'on mette autant de temps à trouver les résultats. J'ai trouvé l'ambiance pourrie de A jusqu'à Z, tout le temps où j'étais là-bas", a-t-il dit, ajoutant que "s'il y a eu triche, Marine Le Pen a un boulevard".
En juin, la présidente du parti d'extrême-droite avait été battue par le socialiste Philippe Kemel avec seulement 188 voix d'écart. Les résultats connus, elle avait immédiatement déposé un recours en annulation, arguant d'irrégularités.
source: bfmtv.com