Rythmes scolaires, réduction d'effectifs, enseignement de l'anglais dès trois ans, Luc Chatel fait le point sur les chantiers de son ministère.
Au lendemain d'une journée de mobilisation nationale pour dénoncer les 16.000 nouvelles suppressions de postes d'enseignants prévues en 2011, le ministre de l'Education Luc Chatel, interrogé ce dimanche matin sur Europe 1, a assuré que "la quantité n'est pas la réponse aux problèmes du système éducatif". Expliquant qu'à budget en hausse, les effectifs d'élèves diminuent, il a ajouté que la France continue "d'investir plus dans l'Education que la moyenne des pays développés".
Sur un autre sujet qui fâche la plupart des syndicats d'enseignants, les parents d'élèves de la FCPE et les partis de gauche, alors que le décret "relatif aux modalités de calcul de la part des allocations familiales suspendues ou supprimées en cas d'absentéisme scolaire" est paru ce 23 janvier au Journal officiel, le ministre a clairement affirmé qu'il était favorable à cette mesure et a souligné que le système adopté sera progressif : "Au bout de quatre demi-journées d'absence en un mois, nous convoquerons les parents, nous les informerons sur la situation de leur enfant et nous leur indiquerons que, si cette situation d'absentéisme se poursuit, nous procéderons à une suspension des allocations familiales".
Entre autres sujets évoqués sur Europe 1, Luc Chatel a fait part de sa volonté de "réinventer l'apprentissage de l'anglais" en France, car ne pas maîtriser cette langue est aujourd'hui "un handicap". Dans cette perspective, il envisage que l'enseignement de l'anglais soit développé dès l'âge de trois ans, notamment par "l'usage des nouvelles technologies et d'Internet dans les écoles pour faire appel à des professeurs à distance".
Enfin, sur le grand chantier des rythmes scolaires, qui intéresse bien sûr le milieu éducatif, mais aussi le secteur du tourisme, le ministre de l'Education a déclaré que "rien n'est décidé à ce stade", si ce n'est le principe de "sortir de l'organisation actuelle", selon lui une nécessité qui ferait "quasiment unanimité".
Comparé aux rythmes scolaires en vigueur dans les autres pays développés, la France s'illustre par un nombre d'heures de cours plus élevé tant par journée que par an, alors que le calendrier est plus ramassé, en nombre de jours et de semaines de classe. Selon les experts, ce paradoxe est particulièrement préjudiciable pour les élèves en grande difficulté.
Le comité de pilotage qui depuis trois mois passe au crible les rythmes quotidiens hebdomadaires et annuels de la maternelle au lycée doit rendre ses premières conclusions au ministre ce mardi 25 janvier. Un rapport d'orientation suivra au printemps. C'est sur cette base qu'une décision devrait être prise, à "la fin du premier semestre 2011" en vue d'une "mise en oeuvre progressive" de la réforme, au mieux "pour la rentrée 2013 ou 2014".
Evoquant les appréhensions en la matière des professionnels du tourisme, M. Chatel a déclaré "Je les sens conscients de la nécessité de revoir le calendrier, mais je les sens aussi préoccupés par rapport à une situation".
Parmi les solutions qui pourraient contenter tout le monde, il a indiqué que l'hypothèse d'un découpage de la carte scolaire en "zones pour les vacances d'été peut être une réponse à l'inquiétude".
Source: http://www.metrofrance.com