Selon les données de l'Administration Nationale Américaine pour les océans et l'atmosphère (National Oceanic and Atmospheric Administration - NOAA) la période janvier-août 2012 a été la plus chaude enregistrée dans l'histoire des Etats-Unis[1]. Début août, on comptait déjà plus de 27 042 records de température quotidienne maximale sur le territoire américain, ce qui dépasse le chiffre enregistré sur l'ensemble de l'année 2011 (26 674)[2]. 2012 devrait être l'année la plus chaude jamais enregistrée aux Etats-Unis, sauf si les températures hivernales sont exceptionnellement froides.
L'été 2012 a également été particulièrement chaud - d'après la NOAA ; ce fut même l'été le plus chaud depuis 50 ans[3]. Des sécheresses ont fortement marqué les deux tiers du pays, conduisant le Ministère de l'agriculture Américain (United States Department of Agriculture - USDA) à déclarer plus de la moitié des circonscriptions ("counties")[4] en situation de catastrophe naturelle ("federal disaster"), statut permettant de rendre une circonscription éligible aux aides fédérales. Ces sécheresses ont d'ores et déjà un impact important sur le prix du maïs, de la viande et des produits laitiers[5].
Par ailleurs, de nombreux feux se sont déclarés dans le Midwest et dans l'Ouest américain détruisant plus d'un million d'hectares[6]. Dans le Colorado, la saison a été particulièrement éprouvante pour la population avec plus de 600 maisons brûlées et une douzaine de victimes[7].
Plusieurs cyclones ont également frappé les Etats-Unis : Debby (record de précipitations en Floride), l'ouragan Isaac (dont les précipitations quotidienne ont dépassées celles de l'ouragan Katrina) et Derecho en juin (avec des vents violents sur près de 490 kilomètres, faisant 22 morts et laissant des millions de personnes sans électricité)[8]. Aux Etats-Unis, les évènements climatiques extrêmes sont donc devenus un sujet de préoccupation majeure. L'année 2011 avait déjà été particulièrement destructrice avec 14 évènements climatiques causant plus d'un milliard de dollars de dommages chacun[9] et l'année 2012 promet un bilan tout aussi lourd.
Si le lien entre réchauffement climatique et évènements climatiques extrêmes reste un sujet à débats, la plupart des scientifiques s'accordent sur une influence du réchauffement climatique sur "la fréquence, l'intensité, l'étendue, la durée et le moment d'apparition des phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes. En raison du réchauffement, ces phénomènes peuvent également être portés à des niveaux sans précédent"[10], en particulier pour les vagues de sécheresse et les précipitations extrêmes. Ces derniers mois, de nombreuses études ont été publiées sur le sujet aux Etats-Unis. James Hansen, climatologue réputé, directeur de l'institut Goddard d'études spatiales de la NASA (National Aeronautics and Space Administration), est notamment l'auteur d'une étude, publiée en août dernier, intitulée "perception du réchauffement climatique" et démontrant un lien entre réchauffement climatique et évènements climatiques extrêmes[11].
Le réchauffement et les évènements climatiques extrêmes qui ont frappé les Etats-Unis au cours des derniers mois s'inscrivent dans une tendance également observée à l'échelle du globe. En effet, l'été 2012 a été le troisième été le plus chaud jamais enregistré et le mois d'août est le 330ème mois consécutif au-dessus des moyennes du 20ème siècle[12]. L'Arctique a également connu des records en termes de température et de fonte des glaces[13]. Des évènements climatiques extrêmes (vague de froid en Europe, sécheresses au Sahel, feux en Russie, inondations en Australie, au Brésil, en Chine, au Pakistan et aux Philippines) ont également été répertoriés dans le monde entier.
Il reste quelques mois avant la fin de l'année, mais il est déjà établi que 2012 sera une année de records climatiques et météorologiques.
Source: http://www.notre-planete.info