COULISSES - Comme tous les bénévoles du Festival du vent, les neuf musiciens de Balaphonics, jouent gratuitement à Calvi contre le gîte et le couvert. Un troc qui leur convient parfaitement…
Depuis vingt ans, le Festival du vent joue une partition bien rodée. Pour réussir à se maintenir à flot dans un contexte difficile, le festival calvais mise sur le troc. Ni cachet ni prime spéciale : ici, les intervenants échangent un peu de leur temps contre le gîte, le couvert et le transport.
«C'est un peu comme une résidence d'artistes, explique Michaël qui joue du saxophone ténor au sein de Balaphonics, la fanfare du Festival cette année. Pour un jeune groupe comme le nôtre, c'est la possibilité de se roder, de jouer tous les jours, à l'extérieur comme à l'intérieur, devant un public.» Sur la grande scène en version amplifiée, ou dans les rues de Calvi pour une déambulation vespérale, les neuf musiciens de cette formation née en février 2012, ont eu une demi-douzaine d'occasions d'exposer leur répertoire pendant les cinq jours du festival.
Si l'expérience les à aider à perfectionner leur spectacle, elle leur a aussi permis de nouer des contacts professionnels prometteurs. «On a fait quelques touches, confirme Michael. C'est vrai que ce n'est pas un festival de musique, mais on a croisé des gens qui ont adoré ce qu'on fait et veulent nous faire jouer chez eux ou rencontrer des tourneurs.»
Intéressant pour Balaphonics, qui n'a jusqu'ici guère quitté l'Ile de France où ils vivent*. «On a joué à Auxerre une fois, mais sinon, c'est notre première sortie en province. Un groupe de neuf musiciens, c'est beaucoup de monde. C'est un vrai pachyderme à bouger.» De fait, pour venir à Calvi, les Parisiens ont dû négocier avec Air France des conditions spéciales. «Nos instruments sont soit hors format, comme le soubassophone ou la grosse caisse, soit très fragiles comme le balaphon (sorte de xylophone d'origine africaine) ou les saxophones. Du coup, Air France nous a accordé des sièges en plus pour faire voyager une partie de nos instruments avec nous. Ca nous a permis de rien casser.» Un éléphant qui voyage avec un magasin de porcelaine… Au Festival du vent, rien n'est vraiment comme ailleurs.
Source: http://www.20minutes.fr