Une enquête du syndicat enseignant-UNSA montre que plus d'un tiers des profs voudrait renoncer à noter les élèves.



Le débat sur les notes à l'école refait surface à la veille de cette rentrée. D'après une enquête interne en ligne du syndicat Syndicat enseignant-Unsa, près de 39 % des enseignants estiment qu'il faut "abandonner les notes chiffrées et les moyennes à l'école primaire et au collège".(*)
Pour Christian Chevalier, secrétaire général du syndicat, cette position s'explique par le fait que "la note sanctionne l'élève en difficulté, le stigmatise". "Cette manière d'évaluer n'est pas pertinente pour déterminer la progression de l'élève", explique-t-il à Metro.
Eviter d'abandonner des élèves sur le bord de la route
"L'apprentissage est progressif, il y a une construction, c'est cela qu'il faut être capable d'évaluer, poursuit-il. Notre système scolaire, très élitiste, abandonne chaque année 150 000 élèves sans qualification. C'est contre cela qu'il faut lutter. Et revoir le système de notation est un champ de réflexion important."
Le ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon, a réagi lundi matin sur i-Télé. Il n'est pas favorable à la suppression des notes mais à une "évolution" de sorte que la note engendre "un encouragement et pas un découragement". Le ministre estime qu'il faut trouver un système d'évaluation - que les spécialistes appellent formative - c'est-à-dire qui encourage à progresser et pas qui décourage et conduit à provoquer l'échec.
Une période de tests envisagée
"Il y a beaucoup de procédures (possibles), il faut faire évoluer notre façon de noter", a conclu Vincent Peillon. Une réaction qui réjouit le syndicat enseignant-Unsa. "Il faudrait engager un cycle expérimental pour pouvoir faire des propositions », avance Christian Chevalier.
Il préconise une évaluation basée sur l'évaluation des compétences : acquises, non acquises ou en cours d'acquisition. Autre piste, une amplitude de notes beaucoup plus restreinte - de 1 à 6 par exemple -, comme en Allemagne.
"L'organisation du mal-être à l'école"
Du côté des fédérations de parents d'élèves, il y a différents sons de cloche. L'association PEEP s'oppose à la suppression des notes. "Elles constituent tout de même un repère pour l'élève", explique à Metro Valérie Marty, sa présidente. Pour elle, le vrai problème, c'est "la manière dont on évalue l'élève". Comme Christian Chevalier, elle voudrait que l'accent soit mis sur la progression, et non sur la sanction.
Jean-Jacques Azan président de la FCPE, est lui beaucoup plus critique. "Les notes, c'est l'organisation du mal-être à l'école, cela inhibe les élèves, leur enlève toute confiance en eux. Je suis favorable à leur suppression", conclut-il.
* 64% des sondés sont syndiqués dont 89% au SE-Unsa.

Source: http://www.metrofrance.com