Le «Canard Enchaîné» n'y va pas de main morte ce mercredi avec le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, accusé d'avoir demandé aux policiers de son quartier, dans le XIème arrondissement de Paris, de ne tolérer aucun SDF sur les trottoirs. Pire encore, le «premier flic de France» agirait, selon le journal satirique, sur demande de sa femme, la violoniste Anne Gravoin, importunée par les marginaux.Contacté, le ministre dément formellement.
Dans un article intitulé Valls tire à la Roquette sur les SDF de Bastille, le Canard assure que le commissariat du XIème arrondissement de la capitale a reçu pour consigne d'avoir «une tolérance zéro pour les SDF sur les trottoirs». Résultat, les patrouilles se multiplient aux abords de la très mouvementée rue de la Roquette, près de laquelle le ministre et son épouse résident, croit savoir le journal qui cite des commerçants. Anne Gravoin, qui aurait été importunée par un SDF à la sortie d'un supermarché et qui supporterait assez mal la présence de femmes roms qui mendient avec leurs bébés, serait à l'origine de la consigne, selon le journaliste.
Le préfet évoque des plaintes d'élus UMP et de riverains
Interrogées par Le Canard, la place Beauvau et la préfecture de Paris ont catégoriquement démenti. Le ministre assure n'avoir «fait aucune demande privative». Le préfet de Paris explique lui que «les consignes sont liées à des plaintes d'élus UMP et à des pétitions de riverains depuis trois mois».
Manuel Valls a renchéri mercredi. Selon lui, le quartier est soumis à «des problématiques d'insécurité et d'installations d'individus dans l'espace public», relayées par les riverains, les commerçants et les élus «depuis longtemps». «Dès lors que des demandes légitimes et récurrentes de riverains appellent les autorités à mettre en place des mesures de sécurité, le ministre de l'Intérieur, qui est aussi un citoyen, ne saurait en être exclu», ajoute-t-il dans un communiqué.
Mercredi, plusieurs SDF, habitués du quartier, étaient installés comme d'ordinaire rue de la Roquette. Selon trois d'entre eux, les policiers «leur ont mis la misère pendant quinze jours à (leur) expliquer : Vous oubliez la rue de la Roquette. Mais on a joué au chat et à la souris avec eux et on revenait». Mais «depuis deux ou trois jours, ils ont arrêté», souligne l'un d'eux.
Source: http://www.leparisien.fr