La compétition entre les grandes capitales européennes pour attirer les startups fait rage. Si Londres communique souvent sur le sujet, estime l’adjoint au maire de Paris en charge de l’innovation et de la recherche, Jean-Louis Missika, Paris est en nombre d’emplois et d’entreprises des TIC devant la capitale anglaise.
La compétition entre les grandes métropoles européennes pour attirer les entrepreneurs innovants, les grands groupes et les meilleurs chercheurs s'est accentuée ces dernières années avec deux stratégies opposées entre Paris et Londres.
Les londoniens, son maire Boris Johnson en tête, ont opté pour une stratégie de communication massive à l'échelle internationale. Profitant de la visibilité médiatique apportée par les Jeux Olympiques, ils ont injecté 156M€ dans de grands slogans et de vastes campagnes d'affichage pour proclamer que Londres était la capitale européenne de l'innovation. Aucun chiffre, aucune donnée précise et vérifiable n'étant fournie.
Paris n'a pas ce talent de communication et n'a pas fait ce choix d'engager des dizaines de millions d'euros publics dans des slogans. La Ville, sous l'impulsion de son maire Bertrand Delanoë, a pris la mesure de ses faiblesses dès 2002 et a engagé un ambitieux programme d'investissements pour répondre aux besoins des entreprises. Cet engagement s'est intensifié en 2008 avec plus de 240M€ investis pour constituer un des terreaux les plus riches au monde pour l'accueil de startups.
Les entreprises et les grands laboratoires ne s'y trompent pas. Leurs décisions d'implantation sont prises au regard de réalités et non de publicités.
Paris propose aujourd'hui 70 000m² de surfaces d'incubateurs (et 100 000m² en 2014), dont la moitié en lien étroit avec la recherche. Les chiffres londoniens sont introuvables. Le fameux Google hub tant vanté par Londres ne représente avec 2 300m² que 3,2% des surfaces parisiennes.
Pour le seul secteur des TIC, Paris et sa région disposent de 423 000 emplois qualifiés dont 18 000 dédiés à la R&D contre 100 000 à Londres. Et il en est de même pour la publication de brevets (plus de 2 000 à Paris, moins de 300 à Londres), pour la dynamique des clusters, réseaux d'entreprises, pôles de compétitivité. Il est intéressant de noter que quand Londres revendique 1 200 entreprises dans le secteur du numérique, les seuls pôles de compétitivité Cap Digital et Systematic affichent 1 800 membres.
Dernier point mais non des moindres, le levier de la commande publique. Paris est devenue depuis deux ans un terrain d'expérimentation majeur pour les startups et les grands comptes. Les appels à projets d'expérimentation organisés par Paris Région Lab se succèdent dans des domaines aussi variés tels que le mobilier urbain, l'aide au maintien à domicile des personnes âgées et l'efficacité énergétique. Ces programmes permettent à des dizaines d'entreprises de valider leurs produits et services en situation réelle. Paris devient un gigantesque laboratoire mais aussi un showroom urbain pour l'innovation.
Les parisiens pourront découvrir tous ces lieux d'innovation ce week-end lors de l'opération Demain dans ma vie, portes ouvertes sur le patrimoine du futur.
Source: http://www.planete-plus-intelligente.lemonde.fr