En Australie, les eaux souterraines pourraient s’avérer être des réservoirs potentiels en cas d’extrême sécheresse. Un projet de grande envergure a été lancé par le gouvernement australien, pour tenter de prédire les évolutions futures face aux pressions anthropiques et climatiques.
L'impact des changements climatiques potentiels est une des préoccupations majeures à l'échelle du globe. Pour faire face aux conséquences dramatiques que ceux-ci pourraient engendrer, l'Australie mise sur la recherche et la compréhension des systèmes pour prédire, et se donner la possibilité d'anticiper de tels changements.
Les eaux souterraines comptent pour plus de 30% des ressources en eau en Australie, et pourraient s'avérer être des réservoirs potentiels en cas d'extrême sécheresse. Pour autant, la gestion de ces ressources passe par une meilleure compréhension de leur fonctionnement : comment vont évoluer ces ressources sur le long terme alors soumises conjointement a une pression anthropique et aux changements climatiques ? Comment ces systèmes se rechargent-ils sur le long terme ? Quel peut être l'effet d'un pompage excessif sur les écosystèmes et en particulier sur la végétation ?
Comprendre et décrire l'évolution des ressources en eau souterraines a toujours été limité par le manque de données disponibles. La stratégie communément adoptée est de pratiquer des mesures intensives sur des sites choisis pour être représentatifs d'un type d'écosystème ou de climat donné.
La compréhension de ces systèmes permet alors de créer des modèles capables de décrire ceux-ci avec un minimum de données en entrée, et d'être applicables sur des sites où les données disponibles font défaut.
A l'heure actuelle, la recherche en Australie a été cantonnée a l'utilisation de données provenant de puits de forages ou d'observation gouvernementaux. Le centre national pour la recherche et l'enseignement sur les ressources en eaux souterraines (National Centre for Groundwater Research and Training ) a été récemment financé à la hauteur de 15 millions de dollars AUD pour instrumenter cinq sites principaux, chacun représentatifs de différents climats australiens : un site de climat méditerranéen proche d'Adelaide, un site de zone aride dans le Red Centre, deux sites de zone tempérée proche de Sydney (agricole et milieu naturel), et un site côtier au large de Brisbane.
Ce projet est en voie de donner a l'Australie des données de qualité sur les ressources en eau pour les futurs décennies.
La recherche sur ces sites va être axée sur les transferts d'eau dans les nappes, et les transports de solutés, l'interaction entre les eaux souterraines et les eaux de surface, et la compréhension du système nappe phréatique - végétation - atmosphère, et sa sensibilité aux changements climatiques.
Ce projet porte l'espoir de développer des méthodologies novatrices, et d'apporter une meilleure compréhension des processus afin de décrire et prédire l'évolution des ressources en eaux souterraines dans les prochaines décennies en Australie.
L'utilisation des technologies les plus récentes en terme d'acquisition et de stockage des données est indispensable pour mener a bien un projet de ce type. En particulier, la mise en place de systèmes utilisant le réseau téléphonique haut débit pour le transfert des données, et la possibilité de piloter les instruments à distance dans des zones reculées font partie des défis a relever. D'ores et déjà, des systèmes utilisant des robots lancés a la recherche de données lors d'événements extrêmes ont été testé avec succès.
Les récentes inondations du début de l'année 2010 sur la côte Est de l'Australie, après des années continues de sécheresse montre a quel point l'Australie est soumise et sera sujette a des changements climatiques majeurs aux cours des prochaines décennies, et la nécessité de developper des programmes de recherche comme celui-ci.
Source: http://www.planete-plus-intelligente.lemonde.fr