Le groupe n’espère plus qu’un flux de trésorerie disponible équilibré fin 2012. Il pâtit de la suspension d’un prêt de 600 millions par Berlin
Il ne suffit pas d'être confiant dans ses résultats 2012 et de dévoiler des résultats semestriels supérieurs aux attentes pour satisfaire le marché. EADS vient d'en faire les frais, en recul hier de 4,15%% à 26,1 euros.
Le groupe européen d'aéronautique et de défense vise seulement un flux de trésorerie disponible (free cash flow) équilibré après financements clients et avant acquisitions, alors qu'il l'attendait positif auparavant. Un objectif «serré» mais réalisable sur la base d'une prévision de 30 livraisons d'A380 et d'une politique inchangée des paiements gouvernementaux, a précisé Harald Wilhem, directeur financier d'EADS.
A fin septembre, ce flux de trésorerie était négatif de 3,3 milliards d'euros, contre un solde négatif de seulement 27 millions un an plus tôt. Ce mauvais chiffre est la conséquence de la détérioration «temporaire» du fonds de roulement lié à la concentration des livraisons sur le dernier trimestre et à la forte montée en puissance industrielle, particulièrement chez Airbus et Eurocopter. EADS pâtit aussi de la suppression par l'Allemagne d'une tranche de 600 millions d'euros d'avances remboursables pour l'A350. Un refus qui s'inscrit dans le cadre du veto de Berlin au rapprochement entre EADS et BAE Systems. De plus, les dépenses d'investissement ont bondi de 42% à 1,9 milliard d'euros sur neuf mois, avec le programme A350 et les augmentations des cadences de production pour les monocouloirs et les long-courriers. «Jusqu'à la fin de l'année, générer de la trésorerie sera l'une de nos principales priorités», assure Tom Enders, président exécutif d'EADS.
Pour 2012, EADS vise une de hausse «de plus » de 10% – contre 10% auparavant – de son chiffre d'affaires (sur la base d'un euro à 1,30 dollar), soit au moins 54 milliards d'euros, en ligne avec le consensus, et confirme son objectif de résultat d'exploitation (Ebit) avant éléments non récurrents de 2,7 milliards d'euros. «Nous conservons notre vision plus optimiste (2,835 milliards d'euros) grâce à un fort effet mix/prix chez Airbus», note Oddo.
Le bénéfice par action, avant élément non récurrent, est attendu à 1,95 euro, contre 1,39 en 2011. Néanmoins certains analystes optent pour la prudence. Ainsi, «trop d'incertitudes continuent de dominer à court terme, estime CM-CIC. En particulier, en ce qui concerne les montants de provisions qui seront passés en 2013 sur les programmes A350 et A380 principalement».
Source: http://www.agefi.fr