Président du Mouvement jeune notariat depuis début 2011, Nicolas Nicolaïdes a formulé des propositions pour faire évoluer la profession transmises au CSN
L'Agefi Actifs. - Quels projets portez-vous depuis votre arrivée à la présidence du Mouvement jeune notariat (MJN) en janvier 2011 ?
Nicolas Nicolaïdes. - Il faut rappeler la vocation de l'association qui est de réfléchir à une évolution de la profession notariale en cohérence avec les besoins de la société. Il est également important de préciser que l'accès à notre mouvement n'est pas réservé aux jeunes dans l'âge, la référence à la jeunesse se rapportant uniquement à l'état d'esprit que chacun peut apporter au mouvement. Le MJN se veut ainsi à l'écoute et avant-gardiste dans ses propositions aux côtés des instances professionnelles.
Dans cette optique, mon projet principal a consisté en l'élaboration de sept propositions présentées à la Chancellerie et au Conseil supérieur du notariat le 25 avril dernier (1). Il s'agit par exemple de la mise en place d'une charte organisationnelle obligatoire dans les études comprenant au moins deux associés. Ce qui permet de faire face aux éventuelles tensions qui peuvent apparaître entre associés lorsque le rôle et les missions de chacun ne sont pas clairement définis.
Nous proposons également d'obliger les jeunes notaires en formation à effectuer un stage en entreprise en France ou à l'étranger d'une durée minimum de six mois, ceci afin de découvrir les méthodes organisationnelles du monde de l'entreprise (management, gestion des ressources humaines, budget prévisionnel...). Une autre mesure vise à mettre en place une formation à l'anglais juridique obligatoire au sein de la profession notariale, toujours dans le cadre de la formation initiale et continue.
Le MJN ayant comme objectif de faire évoluer la profession notariale, pensez-vous que les notaires doivent élargir leur champ d'intervention pour mieux rayonner sur le marché du droit ?
- Il est important de concentrer tout d'abord la réflexion autour de l'acte authentique. C'est en effet le coeur de l'activité du notaire. Ces réflexions ont ainsi permis la création de l'acte authentique électronique qui constitue, j'en suis convaincu, l'avenir de la profession. De tout temps, les notaires ont essayé de regarder de quelle manière ils pouvaient élargir leur champ d'action : gestion patrimoniale, négociation immobilière, expertise, droit des affaires...
Je pense qu'il faut faire appel à des spécialistes au sein de l'étude, ceci en raison de la complexité galopante de la législation. C'est en équipe ou en réseau que les notaires pourront faire face, mais ces spécialisations devront toujours être le corollaire du besoin du client autour de l'acte authentique. Le notaire doit savoir recruter des collaborateurs de haut niveau.
Qu'en est-il du centre notarial de droit européen (Acenode) créé le 21 avril 2011 à l'initiative du mouvement ?
- Le centre est actuellement sous la présidence de Denis-Pierre Simon, mon prédécesseur au MJN et initiateur, aux côtés d'une équipe motivée, du projet. Sa vocation est de former et d'informer les notaires et les correspondants étrangers sur les questions européennes, ce qui est essentiel à l'heure où beaucoup de domaines du notariat font l'objet de règlements européens. Un premier colloque a eu lieu le 29 mars dernier sur le thème de l'union conjugale en Europe. Ce premier succès laisse présager d'un avenir radieux pour le centre.
Source: http://www.agefi.fr