PRESIDENTIELLE - Les deux candidats avaient pourtant ignorée la question jusque-klà...
A quelques jours du scrutin présidentiel aux Etats-Unis, l'ouragan Sandy a fait resurgir la question du changement climatique, largement ignorée pendant la campagne par Barack Obama et son opposant républicain Mitt Romney.
Le maire de New York, Michael Bloomberg, un indépendant, a apporté jeudi son soutien à M. Obama, évoquant l'ampleur des dégâts subis par sa ville avec le passage de Sandy et estimant que le président sortant était le mieux placé pour lutter contre le réchauffement de la planète.
"Les Américains absorbés par la crise économique"
"L'augmentation du nombre d'événements climatiques extrêmes dont nous avons fait l'expérience à New York et ailleurs dans le monde peut être liée ou non (au changement climatique), mais la possibilité que cela soit le cas (...) devrait suffire pour que tous les dirigeants élus prennent immédiatement des mesures", a-t-il souligné. Le changement climatique est "l'une des questions les plus importantes de notre temps qui représente une menace pour l'avenir de nos enfants", a répondu M. Obama dans un communiqué remerciant le maire de New York de son soutien.
De son côté Mitt Romney est resté, comme depuis le début de la campagne, muet sur le sujet, même lorsqu'il a été interpellé, jeudi, lors d'une réunion électorale en Virginie. "C'est le changement climatique qui a créé cette tempête monstre!", a lancé un homme dans la foule, brandissant une pancarte où on pouvait lire "mettez fin au silence sur le climat". Il a été immédiatement hué par l'assistance qui a ensuite scandé "USA! USA!". Tout en reconnaissant que le climat a été passé sous silence durant toute cette campagne -- pas un mot durant les trois débats présidentiels-- , Alden Meyer, de l'Union of Concerned Scientists, un think-tank américain, estime que "Sandy et le soutien de Bloomberg à Obama a fait monter l'enjeu sur le climat dans l'élection".
"Il est vrai que le réchauffement de la planète ne paraît pas être actuellement une grande priorité pour les Américains absorbés par la crise économique et c'est problématique", déplore de son côté Healther Taylor, une des responsables de l'ONG de défense de l'environnement, Natural Resources Defense Council.
"Responsabilité des médias"
Pour Dave Hamilton du Sierra Club, plus grande organisation environnementale américaine, la presse est en partie responsable de ce manque d'intérêt du public pour le réchauffement en couvrant de moins en moins cette question.
"J'attribue une partie de la responsabilité aux médias", a-t-il insisté notant que Candy Crowley journaliste de la chaîne de télévision CNN et animatrice du deuxième débat Obama-Romney, a expliqué avoir eu dans les questions remises par l'assistance une portant sur le climat mais qu'elle avait décidé de ne pas la poser. Il rappelle aussi que selon le site DailyClimate.org, le nombre d'articles consacrés à cette question a diminué de 41% entre 2009 et 2011.
Manik Roy de l'ONG "Center for Climate and Energy Solutions", estime que "le silence national sur le climat aux Etats-Unis remonte au rejet en 2009 par le Sénat américain d'un projet de loi phare qui prévoyait la création d'un marché d'émissions de dioxyde de carbone (CO2)", principal gaz à effet de serre émis par la combustion du pétrole et du charbon. Pour Frank Maisano de la firme Bracewell and Guiliani, qui défend les intérêts de groupes de production d'énergie, le changement climatique "a toujours été une moindre priorité et le restera vu son extrême complexité".
La question de l'impact du changement climatique sur l'intensité et la fréquence des ouragans est un sujet complexe, âprement débattu par les climatologues. Le groupe international d'experts sur l'évolution du climat (Giec) a néanmoins jugé "probable" que les ouragans soient plus puissants au cours du XXIè siècle.
Source: http://www.20minutes.fr